Cette église du val de Saône, en pierre, aurait été construite dans le premier quart du IXème siècle par Barnard, abbé d’Ambronay, pour y établir le prêtre officiant au prieuré de La Bruyère.
On peut supposer qu’une simple chapelle ait été édifiée à l’emplacement de l’église actuelle pour servir de lieux de culte aux villageois. Dans le premier quart du XIème siècle les abbés de Romans-sur-Isère, abbaye où était inhumé Barnard, bâtirent cette église sous le vocable de Saint-Barnard.
L’église de Saint-Barnard est conçue sur un plan de croix latine ; elle possède une nef unique charpentée de trois travées. Elle a subi de nombreux remaniements : Au XIIème siècle, elle faisait partie du système de défense du village comme en témoignent les archères présentes sur deux niveaux des façades, prouvant l’existence de deux étages à l’époque moyenâgeuse.
Sur la façade, les moulures de pur style flamboyant sont en pierre de mollasse ainsi que la statue de la vierge au centre du tympan en ogive. On peut supposer que ces moulures ont été posées lors de l’ouverture de la porte latérale Nord, dont le linteau date de 1686.
Le portail en bois, orné de 369 clous, donne accès au narthex qui n’existait pas primitivement ; celui-ci abrite un bénitier de pierre datée de 1601. Une deuxième porte (porte initiale de l’Eglise) donne accès à la nef ; elle est flanquée de deux colonnettes surmontées de chapiteaux de style roman primitif. La Vierge à l’enfant située dans l’intrados a été décapitée à la Révolution, une rénovation récente lui a rendu tout son charme.
Un baptistère roman en marbre de forme semi-circulaire est scellé dans l’entrée.
Le chœur est byzantin (XIème siècle) ainsi que les anciennes colonnes de l’abside, à demi enchâssées dans l’épaisseur du mur. Deux colonnes portant des arcs en plein cintre sont surmontées de remarquables chapiteaux romans.
Un grand nombre d’inhumations eurent lieu dans l’église, 5 dalles nous indiquent encore l’emplacement de certaines tombes.
Le clocher, arasé sous la Révolution, fut restauré en 1806-1807 ; construits sur un terrain instable, le chœur et l’abside, crevassée de toute part, furent l’objet d’une reconstruction au XIXème siècle. On édifia à la même occasion, la sacristie nord. Peu après, en 1882, on construisit la sacristie sud pour épauler davantage le chœur, et, en 1889, on fit une sorte de chaînage dans le sol autour de l’abside pour la consolider.
En 1972, les murs ont été décapés à l’extérieur et malheureusement enduit à l’intérieur. Le bénitier en marbre monolithe préalablement situé dans la nef fut déplacé à l’entrée du narthex. De 1996 à 2007, des vitraux contemporains dans l’abside, le chœur et la nef ont été réalisés par le maître-verrier Gérard Geiss.